Rien de moins arbitraire donc que le « signifiant » : une fois adoptée la convention qui le lie à la chose, c’est pour toujours ou pour longtemps ; l’étymologie le confirme, qui en tient la chronique. Un « chat » est un chat et si je vous dis que je suis Bonaparte, vous ne saluez pas l’arbitraire du signe, vous appelez le SAMU psychiatrique.
Le nom d’une chose, son essence, désigne l’espèce et survit à la disparition de l’être qu’il désigne.
L’arbitraire gît ailleurs, dans la « polysémie », la prolifération du sens, aggravée par la métaphore et les innovations introduites par les « créatifs », dont les poètes et les communicants… Quand le même mot désigne des choses différentes, les dictionnaires épaississent. La poésie, l’humour et la discussion font leur miel de ces ambiguïtés qui font caler les machines intelligentes.