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Science : petits arrangements avec la vérité

La science fait son auto-critique

Paul Soriano

15 juillet 2020, modifié le 6 septembre 2020

Le quotidien suisse « Le Temps » a publié en septembre 2017 une série d’articles intitulée « Les 5 plaies de la recherche scientifique ». Et le site pubpeer.com permet aux chercheurs de commenter anonymement les publications des confrères…

Une science impossible à reproduire

La possibilité de refaire et de confirmer une expérience est au cœur de la démarche scientifique. Pourtant, dans un grand nombre de cas, cela ne fonctionne pas. Dernier épisode de notre série consacrée aux travers de la recherche

Dans les labos, des petits arrangements avec la science

Pour aboutir à des découvertes, les chercheurs ont parfois recours à des tours de passe-passe douteux : trucages d’images et bidouillages statistiques abondent. Quatrième volet de notre série sur le monde trouble de la publication scientifique

La revue par les pairs sous le feu des critiques

Le système d’évaluation par les pairs (« peer review »), au cœur de la méthode scientifique, fait l’objet de nombreux reproches. Les propositions d’améliorations abondent également. Troisième volet de notre série sur les grandes crises de l’édition scientifique

Quand les éditeurs confisquent la science

Les responsables des revues scientifiques monnaient très cher l’accès à leurs contenus, au détriment de la recherche. Un vent de révolte souffle sur les institutions, bien décidées à remettre la main sur ce savoir

« Publish or perish », quand la science met les chercheurs sous pression

Les journaux scientifiques et leur système de publications influencent lourdement la recherche. Les chercheurs sont incités à produire, pas à avoir raison. Premier volet de notre série consacrée aux cinq plaies de la recherche


De son côté, le site pubpeer.com s’attaque à la validité des études publiées dans les revues scientifiques. Le site recueille des commentaires anonymes sur des articles parus dans ces revues. L’initiative traduit la défiance dans la qualité des articles évalués par les pairs, du fait de la concurrence et la pression que subissent les chercheurs pour la distribution des postes et des fonds.

Déjà en 2005, un professeur de médecine de Stanford, John Ioannidis, avait publié les conclusions d’ une étude intitulée « Pourquoi la plupart des découvertes scientifiques sont fausses ». Il montrait que la majorité des recherches biomédicales échouaient au test de reproductibilité (tout résultat doit passer l’épreuve d’une seconde expérience pour être validé).

En 2012, le neuroscientifique américain Brandon Stell, rejoint par son homologue britannique Boris Barbour a lancé le site PubPeer qui permet à un chercheur de commenter le travail d’un confrère – une généralisation centralisée et anonyme de la « peer review » (comité de lecture).

L’anonymat permet aux chercheurs d’échapper à la nécessité de « plaire à tout le monde » pour ne pas compromettre sa carrière dans le monde académique. Pour éviter les dérapages, les commentaires doivent se conformer à un ensemble de règles déontologiques et les chercheurs incriminés, prévenus par le site, peuvent répondre aussitôt…

«  Publish or perish » ? Mais comme le souligne un chercheur, sans doute médiologue : « ce que vous publiez compte moins que là où vous le publiez ».

Source : Yann Verdo, « Quand la science fait son autocritique », Les Échos du 22/05/18.

Les 5 plaies de la recherche scientifique


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