Abstraction*

Nœuds de valeur (abstraits) et lieux de vie (concrets) : la même réalité vue d’un côté par les financiers affairés autour des alambics à distiller la valeur et, de l’autre, par les agents qui produisent concrètement dans les territoires les valeurs d’où la valeur est extraite et vaporisée.

En des termes eux-mêmes terriblement abstraits, on peut dire que la finance représente l’économie réelle « sous-jacente » par des titres (exemple : une entreprise représentée par son capital, les actions qui le divisent ou encore son cours de bourse) en tirant parti de la capacité d’abstraction de l’argent portée à l’extrême par l’argent numérique. La finance globale permet de détenir des droits de propriété sur des actifs situés n’importe où dans le monde. L’abstraction étend encore son emprise par la diversification des « actifs » titrisés à l’’aide d’instruments financiers et de modèles informatiques qui traitent l’argent numérique en réseau. Le tout dans un temps lui-même abstrait qui s’oppose au temps de l’accumulation en quelque sorte métabolique propre aux biens réels. Voir actualisation.


Exemple. « Un produit dérivé est d’abord un contrat, conclu à un moment donné, pour une exécution dérivée, et dont le résultat est variable suivant des données externes. On l’appelle “dérivé” parce que son exécution dépend de la valeur d’une quantité externe, taux d’intérêt, taux de change, valeur d’une action, prix du baril de pétrole, voire température ou pluviométrie, quantité appelée le “sous-jacent” du produit dérivé » (André Lévy-Lang, L’argent, la finance et le risque, Odile Jacob, 2006).

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