Essence

Pour autant, les signes ne s’affranchissent pas du « réel », d’abord parce qu’ils sont réels eux-mêmes (des sons, des traces sur du papier…) et que les mots (les noms) sont en quelque sorte l’essence des choses qu’ils désignent.

Vous cherchez un être immatériel (ou presque), immortel (ou pas loin), doué d’ubiquité, créateur sur la terre comme au ciel, une essence qui désigne l’espèce et excède l’existence individuelle, un transcendant ? Ne cherchez pas, vous l’avez : cela s’appelle un nom… La réserve introduite par ce « presque » et ce « pas loin » tient au fait que le mot, son ou trace écrite, est lui-même matériel et d’ici-bas.

Un philosophe parlerait de transcendance immanente, un médiologue d’ « incomplétude » – pourquoi dire simple quand on peut dire compliqué ? Pourtant, le premier « transcendant » et la matrice de tous les autre, c’est le mot, qui est comme l’essence des choses réelles et de celles qui le sont pas.

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