Pierre-Noël Giraud, L’inégalité du monde. Économie du monde contemporain, Folio (Gallimard, 1996).
Sur le nouveau régime de croissance de la mondialisation, de l’inégalité territoriale à l’inégalité sociale.
L’inégalité ou : pourquoi y a-t-il des riches et des pauvres ? A cette question essentielle de l’économie, Pierre-Noël Giraud apporte une réponse originale : plutôt que de mettre en rapport inégalité sociale et croissance dans chaque pays, il préfère embrasser, sur deux siècles, les inégalités internes et externes, sociales et spatiales, des capitalismes, restituant, par là même, la dynamique de l’économie du monde contemporain.
Emergence des inégalités entre pays, réduction des inégalités sociales internes en fin de période, tel aura été - du XVIIIe siècle aux années soixante-dix de ce siècle - le double mouvement d’ensemble de l’inégalité du monde.
Or, depuis vingt-cinq ans, ce mouvement s’inverse. Un rattrapage des pays riches extrêmement rapide a été entamé, non seulement par les « nouveaux pays industrialisés » (Corée du Sud, Taiwan, Singapour), mais aussi - fait majeur de cette fin de siècle - par les vastes « pays à bas salaire et capacité technologique » : la Chine, l’Inde, l’ex-Union soviétique. Cependant, cette réduction des écarts entre pays s’accompagne, au sein des pays riches, d’une croissance des inégalités polarisant la société en une minorité de « compétitifs » et un large groupe de « protégés » qui deviennent les clients des premiers.
Nous sommes désormais entrés dans une nouvelle ère de l’inégalité du monde.
(4e de couverture de l’édition de poche).